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UrbainMajeur
2 décembre 2007

Le journalisme objectif n'existe pas

Philippe Schnobb, sur le site de Radio-Canada, nous proposait il y a quelques jours un texte intéressant sur la valeur du "journalisme citoyen" (ici). Il remet en doute, comme beaucoup de professionnels des médias, et comme l'ont fait de manière particulièrement exagérée et malicieuse Richard Martineau et Sophie Durocher à l'émission "3950" sur les ondes de TV5 récemment, l'objectivité et l'imputabilité de ces citoyens qui n'ont pas de comptes à rendre.  Sans remettre en question d'aucune manière l'intégrité d'un Philippe Schnobb, il est difficile de lire ces propos sans entendre une certaine rengaine corporatiste mal déguisée.

Faut-il rappeler que le journalisme contemporain, que ce soit celui de Radio-Canada, de Québécor, ou de tout autre groupe de presse, en Amérique ou ailleurs, ce sont essentiellement des individus payés par un groupe d'intérêts pour informer "objectivement" le public? Personne n'est dupe des biais qui orientent leur travail. La couverture faites par Radio-Canada des activités de nos militaires en Irak n'a trompé personne. Cela sentait la propagande à plein nez! Tout comme ce qu'avaient fait avant elle les groupes américains Fox et CNN. Et quand ce n'est pas politiquement intéressé, c'est en vertu des cotes d'écoute qu'on trafique la réalité. Souvenons-nous de l'éloquent reportage du Journal de Montréal sur la salubrité des piscines publiques de Montréal.

Les journalistes, columnistes et éditorialistes des médias sont loin d'être libres de dire la vérité, à moins de vouloir y laisser leur peau. Pensons au traitement réservé tout récemment à Lise Payette de Québécor, à celui qu'a subi Normand Lester à Radio-Canada, aux récentes pressions très efficaces de M. Sarkozy sur la rédaction de Paris-Match et à ses conséquences... Les journalistes censurent donc leur textes car ils sont imputables à leur employeur. Ce qui les rend particulièrement vulnérables et nuit grandement à leur objectivité. Prétendre le contraire serait aller à l'encontre de nombreuses recherches fort sérieuses publiées récemment par plusieurs chercheurs indépendant ainsi que par divers "Media Study Groups".

Par conséquent, remettre en question l'intérêt du "journalisme citoyen" sous prétexte qu'il est moins sérieux et moins objectif que le "vrai", c'est faire fi du manque d'éthique flagrant de plus en plus fréquent des médias officiels et de leurs employés. Que ce soit pour les besoins des cotes d'écoute, par souci de popularité personnelle, par solidarité corporative, ou par simple peur du renvoi. Au fond, quant on évoque l'objectivité journalistique, n'est-ce pas justement du côté du "journalisme citoyen" qu'on a le plus de chance de la trouver?

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UrbainMajeur
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