LES ANGLO-CANADIENS N'AIMENT PAS LES QUÉBÉCOIS
Les Canadiens n'aiment pas les
Québécois. Ou, du moins, ils les aiment pas mal moins que les Québécois
n'aiment les Canadiens! Un sondage publié la semaine dernière par Léger
Marketing, passé quasiment inaperçu tant plusieurs grands médias nationaux ne
l'ont pas ébruité, faisait état des Anglo-Canadiens qui préféraient n'importe quelle
ethnie, à l'exception des autochtones, avant les francophones du Québec. En
fait, seulement 60% des Anglo-Canadiens disent avoir une opinion favorable des
francophones, alors que ces derniers ont une opinion favorable des Anglo-Canadiens dans plus de 75% des cas.
Il y a moins de trois semaines, c'était Shawn Graham, premier ministre du
Nouveau-Brunswick, qui nous informait que c'était à cause du sentiment
anti-Québécois du Nouveau-Brunswick rural que le projet entre Hydro-Québec et
sa province rencontrait tant d'opposition. Ce n'est qu'après avoir parlé au
premier ministre du Québec, Jean Charest - et sans doute à d'autres aussi - que
M. Graham est partiellement revenu sur sa déclaration.
Aussi délicat que puisse être ce sujet, et sans doute le plus tabou du
contentieux Québec-fédéral, cette question du racisme des Anglo-Canadiens
envers les francophones du Québec refait périodiquement surface, répandant sur
un dossier déjà chargé une odeur plus que nauséabonde, au grand dam des
anglophones du Canada qui détestent se faire taxer de racisme, essayant plutôt
de faire porter ce chapeau au peuple Québécois (cf.: les tristes pamphlets de Jan Wong dans le Globe and
Mail, ou les propos de Barbara Kay
dans le National Post, ou encore les déclarations de Jack Jedwab sur l’antisémitisme
supposé des Québécois).
Même si on cherche à les taire, les cas sont nombreux dans l’histoire du pays. Cela va du célèbre « Le Québec me laisse un mauvais goût dans la bouche, selon moi, prenez ces bâtards et jetez-les dans l'océan. » — propos tenus par le député libéral ontarien Jim Karygiannis, cité dans la Montreal Gazette du 16 septembre 1989 – jusqu’aux déclarations racistes d’un Don Cherry (élu plus tard « Canadien de l’année ») à la télévision de Radio-Canada.
Il n’y a qu’un constat à faire : les Anglo-Canadiens n’aiment pas les francophones (et particulièrement ceux du Québec). Dans ces conditions, à moins de souffrir d’une sérieuse psychopathie collective qui nous plonge dans un profond délire masochiste, à quoi bon nous obstiner? Somme-nous si complexés qu’il nous faut attendre absolument leur approbation pour voler de nos propres ailes? Serions-nous à ce point malade?