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UrbainMajeur
8 janvier 2009

LA CRISE ÉCONOMIQUE EXPLIQUÉE AUX NULS (3)

Plusieurs indicateurs portent à croire que l'un des facteurs à l'origine de la situation économique actuelle serait l'activité criminelle. Est-ce le facteur déterminant? L'histoire, seule, saura éventuellement nous le dire. Chaque jour qui passe ajoute toutefois d'autres informations et d'autres indices qui laissent de plus en plus croire que la criminalité de toute nature joue un rôle très important dans les bouleversements économiques que nous connaissons. Voici quelques exemples récents:

  • Banque Bear Stearn - L'effondrement des cours de cette banque, pourtant convenablement capitalisée, suivi de sa vente à rabais, semble de plus en plus attribuable à une opération spéculative malveillante (on a semé de fausses rumeurs, appuyées par des intervenants tant du monde de la finance que des médias spécialisés pour faire peur aux investisseurs et faire tomber les cours).
  • Fanny May - Freddy Mac - Lehman Brothers - AIG - Ces importantes institutions financières américaines, au premier rang de la crise des "subprimes", font l'objet d'enquêtes du F.B.I. pour fraude. On soupçonne des activités criminelles institutionnalisées au plus haut niveau.
  • L'affaire Maddof - Cette structure pyramidale de type "Ponzi" aurait été florissante pendant près de 40 ans, engloutissant pas moins de 50 milliards $ des investisseurs. Pour certains, cette incroyable longévité ne peut s'expliquer que par l'apport d'argent neuf dans le cadre d'une gigantesque opération de blanchiment.

Ce ne sont là que les éléments les plus visibles de ce cancer qui ronge notre système économique. L'ONU évalue entre 800 et 2000 milliards de dollars les sommes d'argent blanchies annuellement, soit de 2 à 5% du produit mondial brut. Cet argent est très généralement réinvesti dans l'économie légale qui, de ce fait, appartient de plus en plus aux groupes criminalisés dont les valeurs morales et l'éthique ne changent pas pour autant. Le pouvoir que donnent ces moyens astronomiques sert ensuite à influencer à l'avantage des intérêts criminels tous les acteurs déterminants de notre société: politiciens, banques, grandes entreprises, polices, armées, rien n'est à l'abri.

Notre société est mal protégée contre ce type de criminalité. Et quand on voit à qui le crime profite, on comprend que les états ont du mal à rapidement voter des lois et à adopter des règlements pour se prémunir contre ce fléau. Quelques politiciens, aussitôt qualifiés de go-gauchisants et d'idéalistes, font parfois entendre leur voix, mais une foule d'autres, plus ou moins avantagés par ce système, les forcent complaisamment à se taire.

Les policiers sont mal outillés, tant en personnel qu'en ressources diverses, pour agir efficacement. S'ils savent comment intervenir lorsqu'un petit malfaiteur tente de frauder un marchand avec un faux billet, ou en tentant de dérober quelques produits, ils sont autrement plus empêtrés face à un marchand qui fraude le client avec des prix trompeurs, de la publicité mensongère, des pratiques de crédit illégales, ou même de faux produits. La procédure, si même elle est amorcée, ce qui est peu probable, devient alors très lourde, très lente et, sauf dans de très rares cas, n'aboutira jamais. Que dire alors quand le crime devient transnational, quand les enjeux sont mondiaux, quand le politique, aux plus hauts niveaux, y est mêlé et quand la volonté de ceux qui dirigent les états de faire toute la lumière sur les faits est, somme toute, assez modérée?

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Commentaires
I
Force est de constarer que la crise a mis à très rude épreuve les spécialistes du monde économique dans l'incapacité de prévoir ces phénomènes "gênants" pour la microéconomie.<br /> Améliorer le controle du système financier, afin de limiter les risques, repenser le modèle économique s'est avéré indispensable aux vues des nombreuses failles décelées.
L
Salut, j'arrive ici suite à la référence de Jimmy sur Homo Politicus... Bravo pour ton blogue, j'aime bien.<br /> <br /> Ça fait des années que les gens dits "de gauche" - ceux qui croient que l'État a un rôle à jouer, demandent une règlementation des marchés financiers plus sévère, un encadrement des transactions, une surveillance des banques et une véritable applications des accords internationaux. On nous traite d'étatistes, de syndicaleux, de briseurs de rêves, d'opposants à la croissance économique...<br /> <br /> Je crois que cet épisode de la vie économique annonce un réveil brutal et un quelconque retour à une règlementation plus serrée. Non pas pour empêcher le système de fonctionner adéquatement mais plutôt pour empêcher ces fraudeurs et ces voleurs de prendre l'argent des honnêtes gens afin d'accéder à une vie de pacha.<br /> <br /> C'est assez!
J
http://pourquedemainsoit.wordpress.com/2009/01/12/petites-nouvelles-de-debut-de-semaine/
J
À mon avis, la criminalité est plus un symptôme d'un système économique décadent plutôt que la cause.<br /> <br /> Lorsque les affaires vont bien, les affairistes et les maitres de la finance n'ont pas intérêt à miser sur les techniques frauduleuses. Mais quand les taux de rendements diminuent, c'est là qu'ils élaborent des stratagèmes comptables et financiers afin de maintenir leurs courbes de profits toujours à la hausse.<br /> <br /> En fait,les crise économiques sont cycliques car le capitalisme est traversé de contradictions qui éclatent au grand jour à toutes les 3 ou 4 générations. La véritable cause est le surendettement des consommateurs que l'on suscite pour générer toujours plus de bénéfices. Mais les dettes se doivent d'être remboursées un jour et c'est précisement là que le système s'embourbe. <br /> <br /> Ceci dit, j'ai annoncé ton blogue sur le mien. Tu devrais recevoir plus de visites sous peu.<br /> <br /> Bonne continuation!
UrbainMajeur
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