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UrbainMajeur
19 décembre 2008

PROBLÈME DE TRANSPORT? LIMITER LES DÉPLACEMENTS

Montréal, 19 décembre 2008 - Il fait moins 16 à l'extérieur. Sur les autoroutes encombrées, des dizaines de milliers de banlieusards s'échinent à rejoindre le centre-ville sur des routes glacées, peinant contre la congestion, le froid et la visibilité réduite par la buée sur leur pare-brise et la vapeur du pot d'échappement du véhicule qu'ils suivent. D'autres grelottent en attendant l'autobus qui, trop plein, ne s'arrêtera peut-être même pas. Étudiants et travailleurs transitent comme ça, matin et soir, toujours plus nombreux, qui pour aller suivre un cours, qui pour aller s'asseoir devant un ordinateur ou répondre au téléphone dans le cadre de son emploi.
Pendant ce temps, des milliers d'ingénieurs, urbanistes et gestionnaires de tout acabit s'arrachent les cheveux pour résoudre les problèmes que posent ces nomades journaliers. Où trouver les sommes nécessaires à l'entretien des routes? Comment résoudre les problèmes de pollution? Que faire pour accroître l'offre et l'intérêt du transport en commun? Quels sont les meilleurs incitatifs au covoiturage?
Et si on posait le problème autrement?
Outre toutes les solutions envisagées, il en est une qu'on explore sans doute insuffisamment: limiter les déplacements! Il est évident que, avec les moyens efficaces de communication dont on dispose aujourd'hui  une grande partie de ces voyageurs quotidiens n'a pas vraiment à se déplacer pour être efficace.
Prenons le cas des étudiants. J'enseigne à l'université. Comme bien d'autres, je rends mes notes de cours accessibles à mes étudiants par internet. Ils peuvent aussi facilement me rejoindre par courriel. Je peux facilement imaginer que, avec un minimum d'appuis technologiques, je puisse leur enseigner de mon bureau, chez moi, alors qu'ils seraient dans leur salon, chez eux. Cela se fait, d'ailleurs, mais encore à petite échelle. Bien sûr, c 'est inapproprié pour des cours où on doit utiliser des laboratoires ou des appareillages complexes, mais cela ne représente qu'une faible proportion des cours universitaires. Dans la très grande majorité des cas, nous offrons des cours magistraux, ou des séminaires, ou des ateliers où les participants pourraient tout aussi bien être mis en contact de manière virtuelle. Dans n'importe quelle de nos universités, ce sont des milliers d'étudiants qu'on éviterait de déplacer ainsi quotidiennement, des centaines de locaux dont on n'aurait plus besoin, ...et moins de chauffage, d'entretien, d'énergie et de pollution.
C'est même un moyen intéressant pour rendre l'université accessible dans les régions où de tels services sont moins présents! Sans compter que la réduction des coûts qu'entraîne une telle approche est une solution toute simple au problème de sous-financement de l'enseignement supérieur.
Et combien de bureaux pourraient aussi travailler de la même manière?
Pensons au nombre d'heures gagnées, à la productivité accrue, au effets bénéfiques sur notre qualité de vie, à la diminution du stress, aux besoins réduits en transport et en énergie, à la réduction des effets de nos déplacements sur l'environnement. Que de gains importants pourrions-nous ainsi réaliser!
Bien sûr, cela suppose des changements, parfois importants, à nos habitudes séculaires. Mais devant le cul-de-sac où nous ont mené nos pratiques actuelles, un virage, même majeur, ne présente-t-il pas un grand intérêt?

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Commentaires
C
Grâce à l'internet, l'apprentissage devient possible, depuis la maison.<br /> <br /> Déjà, un nombre incalculable de cours de très grande qualité sont disponibles via Google Vidéo et des milliers d'autres sites web.<br /> <br /> Certe, il faut fréquenter (et payer) une université (en béton) pour obtenir son diplôme (j'assimile la Télé-Université à ce lot) mais hormis ce bout de papier, pour avoir fréquenté l'université, personnellement, la qualité des formations offertes en ligne dépasse déjà la moyenne de ce qu'on retrouve "hors ligne".<br /> <br /> Et en plus, les gens qui apprennent en ligne se réunissent quand même avec d'autres personnes intéressées aux mêmes mais dans d'autres contextes qu'en classe.<br /> <br /> Cet apprentissage d'un genre nouveau diminue considérablement l'encombrement sur nos routes alors il faut l'encourager et non lui mettre des bâtons (des tarifs exorbitants, par exemple) dans les roues.<br /> <br /> L'avenir appartient à l'école qui suit ses élèves, où qu'ils aillent... et non l'inverse.
UrbainMajeur
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