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UrbainMajeur
19 novembre 2008

Harper: il ment dès ses premiers mots

« Bonjour à tous. Il y a seize jours, les Canadiens et les Canadiennes sont allés aux urnes et nous ont confié un mandat renforcé. Ils nous ont confié la responsabilité de continuer… »

Ce sont les premiers mots prononcés le 30 octobre 2008, lors de l’assermentation de son nouveau cabinet, par Stephen Harper, premier ministre imposé du Canada. En effet, au Canada, à l’instar de quelques autres régimes d’inspiration britannique, on ne vote pas pour un premier ministre, mais pour des députés. C’est le chef de la formation gagnante, élu uniquement par les membres de son parti, qui s’impose alors Premier Ministre.

Et ces quelques premiers mots que ce monsieur nous offre, au début de son nouveau mandat, constituent déjà un mensonge de taille, prononcé sans sourciller, et avalisé par à peu près tout ce que notre société compte d’analystes, commentateurs et journalistes soi-disant sérieux.

Pourtant, ce mensonge est énorme!  Jamais "les Canadiens et les Canadiennes", lors de l’élection du 14 octobre 2008, n’ont confié quelque mandat que ce soit à ce parti et à son chef. Bien au contraire! Dans les faits, c’est une toute petite minorité de "Canadiens et Canadiennes", moins de 2 sur 10 (16,4 %), qui a fait ce choix. L’écrasante majorité, plus de 8 sur 10 (83,6 %), ne confiant rien du tout à ce parti!

Quelques chiffres :

  • Population du Canada : 33 000 000
  • Électeurs inscrits : 23 401 064 (73,9 % de la population)
  • Taux de votation : 59,1 % des inscrits  ou 43,7 % de la population
  • Électeurs ayant choisi le parti Conservateur : 37,6 % des votants ou 22,2 % des électeurs inscrits ou 16,4 % de la population

Donc M. Harper et son équipe sont élus en vertu d’un mandat que lui ont donné 37,6 % des gens ayant votés, 22,2% des électeurs inscrits, et 16,4 % des Canadiens. C’est donc 83,6 % des Canadiens, 77,8 % des électeurs inscrits et 62,4 % des votants qui n’ont pas donné ce mandat à M. Harper et à son équipe.

Comment peut-il donc dire un telle énormité? Et surtout comment peut-il la dire sans que personne ne réagisse? Et dire qu’on hurle d’indignation quand on nous présente ainsi, de manière aussi tordue, les résultats d'élections dans quelques républiques de bananes ou dans certaines dictatures balkanes. Sommes-nous à ce point aveuglés par notre cynisme? Ou tout simplement atteints d’une forme collective de crétinisme?

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UrbainMajeur
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